Boeing fait face à une crise financière sans précédent alors que les pertes trimestrielles atteignent un chiffre vertigineux de 6 milliards de dollars, rapprochant les pertes annuelles de l’entreprise de 8 milliards de dollars. En réponse à cette situation désastreuse, le nouveau PDG Kelly Ortberg a dévoilé une stratégie audacieuse de redressement visant à sauver le géant de l’aérospatiale en difficulté. Ortberg, qui a pris les rênes en août, a appelé à un « changement fondamental de culture » au sein de l’organisation, soulignant la nécessité de s’attaquer aux problèmes profondément ancrés qui ont érodé la confiance des clients et entravé la performance.
Les pertes massives sont principalement attribuées à une grève paralysante d’environ 33 000 travailleurs, qui a stoppé la production des avions phares de Boeing, le 737 MAX, le 777 et le 767. Ce conflit de travail a non seulement perturbé la fabrication, mais a également gravement impacté les divisions défense et spatial de Boeing, aggravant les problèmes de l’entreprise. Le plan complet d’Ortberg comprend l’amélioration de la performance dans ces domaines critiques, la stabilisation de l’ensemble des activités et la restauration du bilan de Boeing pour ouvrir la voie à une croissance future.
Dans un message sincère aux employés, Ortberg a reconnu les immenses défis à venir, déclarant : « C’est un grand navire qui prendra du temps à tourner, mais quand il le fera, il a la capacité de redevenir grand. » Il a exposé plusieurs initiatives clés, y compris l’amélioration de la collaboration entre les départements, la mise en œuvre de contrôles de qualité plus stricts et l’utilisation de technologies avancées pour rationaliser les opérations. De plus, Ortberg a laissé entendre qu’une augmentation de capital d’environ 15 milliards de dollars pourrait être envisagée pour renforcer la situation financière de Boeing, bien qu’il n’ait pas fourni de détails spécifiques.
Le plan de redressement fait suite à des annonces antérieures concernant une réduction significative des effectifs et des mesures de réduction des coûts visant à diminuer les dépenses opérationnelles. Malgré ces efforts, la grève en cours et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement représentent des obstacles considérables à la reprise de Boeing. Ortberg reste optimiste quant à l’approbation d’une nouvelle proposition de contrat, actuellement en vote, permettant la reprise de la production et aidant à atténuer d’autres pertes financières.
Les analystes ont réagi avec prudence aux plans ambitieux d’Ortberg. Robert Stallard de Vertical Research Partners a décrit les commentaires du PDG comme « encourageants », notant que Boeing a historiquement été réticent à reconnaître ses problèmes et encore moins à les aborder. Cependant, le chemin vers la reprise reste semé d’incertitudes, car le redémarrage de la production nécessitera de convaincre les fournisseurs de réinvestir et de soutenir les opérations renouvelées de Boeing.
La division des avions commerciaux de Boeing a enregistré une perte de 4 milliards de dollars ce trimestre, tandis que ses secteurs de la défense, de l’espace et de la sécurité ont subi un déficit de 2,38 milliards de dollars. En revanche, l’activité de services après-vente de l’entreprise, Boeing Global Services, a montré une légère résilience avec une croissance des revenus de 2 %, bien que cela soit dérisoire par rapport aux performances des années précédentes. Alors qu’Ortberg navigue dans ces eaux tumultueuses, l’ensemble de l’industrie aéronautique observe de près, espérant que Boeing pourra exécuter avec succès sa stratégie de redressement et retrouver sa position de leader mondial.
Avec des millions de dollars en jeu et l’avenir de l’une des entreprises aérospatiales les plus emblématiques au monde en jeu, les décisions audacieuses de Kelly Ortberg pourraient soit annoncer une nouvelle ère de succès pour Boeing, soit marquer le début de son déclin. Seul l’avenir dira si les changements proposés seront suffisants pour tirer Boeing de son abîme financier et restaurer la confiance parmi ses parties prenantes.